Certains, beaucoup même, ont la chic obsession de rester solidement
ancrés dans une situation historique révolue pour mieux justifier leurs
indécisions dans les temps qui sont les nôtres. A quoi bon pérorer de l’épisode
français vichyste pour affirmer à coup sûr de son invérifiable allégeance à la
résistance ou, au détour d’une énième certitude
établie, pour accuser l’autre d’avoir été par quelques magies temporelles, l’allié
certain de la Gestapo ? D’une part, l’officieuse science statistique nous
a montré qu’à défaut de choisir, les français ont préféré l’attente et l’indécision
pour mieux garantir la modeste tranquillité et la sécurité de leurs êtres chers.
D’autre part, il n’existe pas deux situations comparables à tout point de vue
et loin de moi l’idée d’affirmer que la France de 2014 correspond à un rien
près à la France de 1940 quand bien même on peut trouver matière à comparer.
Ainsi, plutôt que de prendre parti par procuration pour un
camp disparu – les choix qu’il eût fallu faire soixante-quatorze ans plutôt paraissant
aussi évidents que la trouvaille d’une belle et simple mélodie dont on pourrait
dire avec mépris qu’on l’aurait trouvé si ce fut nous –, l’important pour chacun
d’entre nous consiste à s’interroger avec discernement sur notre parti pris actuel
dans la France d’aujourd’hui. Ce parti pris ne correspond bien évidemment pas au
choix consistant à se prétendre de
gauche ou de droite… Pourquoi pas d’en haut à gauche après la première à droite ?
Non ! Soyons sérieux ! Si les multiples lignes de fronts sont encore
floues, celles-ci brillent de plus en plus au milieu de cet océan chaotique et
le choix qu’il nous reste à faire et surtout à démontrer par des actes et des
décisions concrètes n’est en rien exclusif à une petite élite véritable !
En prime, chaque amoureux de la France a même la possibilité d’intégrer à sa
manière la résistance française encore naissante ! Une résistance
hétéroclite mais unifiée contre un vaste et lâche ennemi au ventre mou. Une ardente
et vive résistance d’aujourd’hui à défaut de la défunte résistance d’hier…