mercredi 2 avril 2014

Guerre totale et capitalisme

   A l’occasion du centenaire de la première guerre mondiale, il est intéressant de constater à quel point les guerres totales s’intègrent à merveille dans la logique globale capitaliste !

   Pour parler des liens étroits qui unissent la guerre en tant que processus destructeur-créateur et la logique du capital lui-même, on évoque souvent la croissance exponentielle des besoins militaires tout comme celle des reconstructions civiles nécessaires une fois les combats terminés. Pour autant, on oublie de manière quasi-systématique les profonds changements induits directement par la guerre sur les populations elles-mêmes ; changements qui rendent malléables des hommes et des femmes peu enclins à s’intégrer dans le système lui-même…
   Ainsi, on sait que la société française d’avant 1914 était pour l’essentiel composée d’un tissu de familles soudées, croyantes et fortement enracinées, la majeure partie des français étant encore agriculteur ou artisan. Or, l’arrivée de « la grande guerre civile européenne » a permis d’esquisser un peu plus les individus que nous sommes devenus aujourd’hui en les rendant plus permissifs à la logique globale. La séparation temporaire ou « définitive » des familles, l’horreur et la mécanisation des combats, tout ceci a contribué à faire des français des individus déracinés vidés des liens transcendants qui les reliaient au cosmos, à leur terre ainsi qu’à leur famille.

   Le capitalisme est une énorme et incroyable machine dont la dynamique ne peut être arrêtée un seul instant au risque de voir l’intégralité du système s’effondrer sur lui-même, un peu à la manière d’un oiseau qui cesserait de battre des ailes. Ainsi, ses propres limites doivent être constamment repoussées puisque les terrains sur lesquels il pousse – spatio-temporellement parlant – deviennent systématiquement infertiles pour lui-même.
   Ce qui est tragiquement drôle, c’est que les effets de la guerre ont été depuis « remplacés » par des luttes, existantes ou non, menées – en partie du moins – par des groupes se réclamant de l’anticapitalisme lui-même… En effet, qui cherche au mieux à déraciner les individus au travers de la destruction de la famille, de la foi ou de toute autre structure protectrice ou normative ? Qui cherche à déstructurer les sociétés au travers du maintien de l’immigration de masse doublement dommageable tant pour les populations indigènes que pour les peuples exogènes ? Ce responsable parmi d’autres, c’est le « gauchiste » et plus généralement l’ensemble de la « gauche » qui n’est plus à une contradiction près… Tous ces groupes politiques animés par une idéologie politique – et de plus en plus économique – libérale contribuent à perpétuer les effets néfastes mais non mortels – pour le corps du moins… – des guerres totales en rendant les individus plus atomisés qu’ils ne le sont et ainsi plus perméables à la logique du capital…
   Si nos ascendants proches nous ont démontré par leurs longs combats l’absurdité de la grande guerre du point de vue des petits mais valeureux soldats qu’ils étaient ; soldats combattant pour des intérêts n’étant pas les leurs, ce n’est pas pour voir leurs descendants répéter les mêmes erreurs en dépensant leur énergie à défendre des luttes mortifères et néfastes pour eux-mêmes sur le long-terme.
   Qu’importe l’idéologie qui semble aveugler des milliers voire des millions de français déstructurés par des années de destruction volontaires ; celle de leur conscience, de leur foi ou de leur culture. Il convient désormais de reprendre la main de manière cohérente sur ce système morbide et destructeur animé à sa tête par une toute petite minorité d’individus qui y trouvent, il faut le dire, leurs intérêts. Car à l’image de la guerre totale, un tel système ne s’arrêtera de lui-même que lorsque tout aura été détruit et qu’il aura ainsi cesser de se dissoudre dans ses propres contradictions.

   Est-ce qu’un simple soldat peut faire cesser la guerre en s’opposant frontalement à ses maîtres ? La réponse est non. En revanche, il peut user de la mutinerie pour s’en détourner, laissant à terme le seul pouvoir de leurs bras aux généraux. Cent ans plus tard, cette constatation garde tout son sens. Personne ne peut s’opposer frontalement à un tel système et ceux prétendant l’inverse à coup de grand soir pourront attendre longtemps avant d’afficher la moindre victoire durable, tant leurs luttes auront été récupérées et détournées comme ce système sait si bien le faire avec ses ennemis, Mai 68 ou l’écologie de marché étant deux exemples parmi mille pour le prouver. En revanche, libre à nous de délaisser un tel système en inventant une contre-société parallèle saine et durable. Car n’oublions pas que le capitalisme, en tant que système humain, n’est pas automoteur en ce sens qu’il nécessite l’entière participation des hommes et des femmes composant les sociétés dans lesquelles y prend place.
   Quant à ceux qui continueront de défendre ses différents modes d’action qui sont au hasard, l’idéologie du genre en tant que destruction de la plus profonde identité d’un homme ou d’une femme, la laïcité en tant que destruction des religions qui amènent avec elles transcendance et verticalité ou bien l’immigration massive détruisant l’identité des peuples européens tout en déstructurant et vidant de leur force vives les peuples africains ; que toutes ces personnes prennent désormais conscience des intérêts véritables qu’ils servent car elles en sont dès lors pleinement responsables.

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