Contradiction : n.f. : Opposition, incompatibilité entre
deux ou plusieurs choses, ou entre les éléments d’une même chose.
En ce jour de fête des mères, il est intéressant de
souligner une contradiction du système capitaliste mise en exergue par cette
fête en l’honneur des mamans. Pour constater ce phénomène, il suffit d’observer
les deux versants de cet évènement.
- Prise en tant que fête, la fête des mères représente une
journée commerciale au même titre qu’Halloween, la Saint Valentin ou
d’innombrables autres jours dans l’année qui promeuvent l’échange marchand au
nom d’un évènement quelconque. La circulation de l’argent et celle des
marchandises étant ainsi accélérées, le système du capital s'en trouve par
conséquent catalysé. Prise en tant que fête, la fête des mères accompagne donc
la progression du capitalisme.
- En revanche, en tant que célébration de la mère, la fête
des mères est un frein pour le capitalisme puisque la mère représente un des
principaux piliers qui soutient la structure ancestrale et quasi-universelle
qu’est la famille. Hors, la famille est l’une des dernières structures non
marchandes encore existantes (pour combien de temps avec la légalisation qui se
profilent des mères porteuses fournissant enfants contre argent…) puisqu’aux
dernières nouvelles, ni les enfants ni les parents ne paient une cotisation
pour « adhérer » à leur propre famille… Célébrer la mère, c’est de fait
célébrer la famille ; famille qui ralentit donc la progression du capital in
fine.
En tant que système [total], le capitalisme cherche à
maintenir sa propre existence. Pour cela, il en vient à favoriser mécaniquement
tout ce qui aide à sa progression tout en prenant soin de détruire tout ce qui
le freine (ce système n’a pas de tête pensante mais n’existe qu’au travers des
hommes et des femmes qui participent de près ou de loin à sa logique ; pour
autant, il est possible de le personnifier en observant ses propres
conséquences de manière objective). Le phénomène des modes est un exemple
quotidien qui reflète à la perfection cette dialectique de l’ami-ennemi du
capital puisque tant qu’une mode favorise le système marchand en étant d’usage
(par définition), elle est montrée comme telle (« à la mode » donc) alors
qu’une fois inutile voire contreproductive, elle est immédiatement connotée
négativement et devient ainsi « ringarde ».
Pour revenir à note sujet d’intérêt, il est donc étonnant de
voir la fête des mères nager entre deux eaux : au service du capital d’un côté
(voir toute la communication commerciale conçue pour ce jour) ; contre le
capital de l’autre (malgré l’aspect naissant de ce versant, voir par exemple
l’absence de fête des mères dans certaines écoles maternelles ou la suppression
des termes « père » et « mère » au profit des très science-fictionnels « parent
1 » et « parent 2 »).
Ce que beaucoup d’individus peinent à comprendre (notamment
toute la gauche « anticapitaliste »), c’est que le capitalisme ne se limite pas
qu’à l’économico-social mais est en vérité un système total et totalisant dont
les nombreuses ramifications s’étendent dans tous les domaines de la vie (et de
la non-vie…) humaine. Se réclamer anticapitaliste tout en luttant pour la
disparition de la famille (rendue ringarde puisqu’ennemie) au travers des
multiples lois sociétales qui ont ou qui auront bientôt cours relève de la
contradiction la plus totale, au même titre que la lutte pour l’euthanasie (les
vieux coûtent plus qu’ils ne rapportent au système : qu’ils meurent au plus
vite !) ou celle pour l’immigration massive (la fameuse armée de réserve de
Marx…).
Mais laissons de côté ces éternels libéraux anticapitalistes
du dimanche (ne pas oublier le poing levé et le mégaphone pour affirmer sa
révolte authentique face au système !…) pour conclure sur la fête des mères.
L’évolution du rapport gain-coût qu’on peut nommer vulgairement « rentabilité »
sera déterminante pour connaître l’avenir de cette fête et plus largement
celles des mamans. Assisterons-nous à sa suppression pure et dure résultant du
déni des mères (qui continueront quoiqu’il arrive à exister) en tant que déni
du réel ou verrons-nous la fête des mères – et les mères avec – reprendre de
l’ampleur ; la négation de la figure maternelle n’étant en dernière instance «
pas assez rentable » ?
Vue la place grandissante que prennent les Pierre Bergé et
consorts (eux peuvent s’euthanasier s’ils le souhaitent !), cela est pour lors
très incertain !…
En attendant, souhaitons une bonne fête à toutes les mamans
!
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