mardi 27 mai 2014

Ecole élémentaire

  Je dois l’avouer, j’ai énormément de mal à rentrer dans l’esprit de cette jeunesse française particulière – mais majoritaire – qui fit par exemple le choix en 2012 de voter Flambouille en pensant sincèrement que... que quoi en fait ?... Surement que le changement, « tu allais voir ce que tu allais voir, ça va être maintenant ! »… Ces jeunes en liesse le soir du 6 mai 2012, tout excités après avoir entendu l'un des plus grands noms de la chanson française – je veux bien entendu parler de Yannick Noah – crier haut et fort  « Ce soir, j'ai chialéééée ! », ces jeunes, donc, sont les témoins d’une absence ou plutôt devrait-on dire, d’une disparition totale d’une culture politico-économique des plus basiques.

  Si de petits cours ludiques de culture politique (non financée par le ministère de la non-Éducation nationale…) étaient donnés aux enfants dès leur plus jeune âge, n’importe quel élève de CP saurait de manière évidente, aussi bien qu’il sait qu'1+1=2, qu’un type comme Flambouille et plus largement qu’un parti comme le PS est absolument antagoniste à leurs propres intérêts futurs sauf si bien sûr, leur souhait serait d’être plus tard directeur d’une galerie d’art contemporain au sein d’une association subventionnée par la municipalité ou plus simplement dealer de drogue…
  De la même manière, le niveau CE1 suffirait pour que ces mêmes enfants ne soient pas tentés d’employer comme de bons petits robots dignes de la Pravda en Union Soviétique, des mots dont le sens leur est inconnu comme « fasciste », « racistes » et autres mots en « istes » ou en « ites » dès lors qu’un de leur camarade chercherait à leur rendre service en enfreignant les règles absurdes du maître de classe.
  Le CE2 serait l’occasion d’apprendre à distinguer l’ami objectif de l’ennemi politique et leur éviterait de faire du chahut en classe en mode « petits rebelles contestataires » chaque fois qu’un remplaçant plus sympathique et plus compétent que leur maître viendrait se proposer pour leur faire cours et ce, en dépit de la jalousie et de l’inimitié que l’actuel instituteur aurait maintes fois manifestées à son égard. 
  En CM1, on en profiterait pour leur enseigner que tout système humain dominant cherche avant tout à assurer sa propre stabilité dans le temps et dans l’espace, contraignant par exemple le détestable fils du maître à accuser à tort certains de ses camarades de « fachos voleurs de billes » (et pourquoi pas ?…) quand ceux-ci aurait surpris au détour d’une récré que le maître ne prenait pas le temps de lire leurs rédaction avant d’apposer de sales notes sur leurs copies.
  Enfin, la dernière classe du primaire serait le lieu d’un atelier jardinage politique, leur apprenant au hasard que le blé ne pousse pas en trois jours ou qu’il est préférable d’arracher tout arbre qui donnerait années après années des fruits pourris.
 
  De petits cours basiques en définitive qui permettrait aux post-adolescents (et plus si affinité) en manque de « rebellitudes » et d’indignation de se taire au lieu de bêler leur rage en mode « gentils moutons pas du tout égarés », attendant qu’on caresse leur esprit laineux dans le non-sens préféré du berger qui jubile devant la simplicité de son incroyable pouvoir… Mieux encore, cela permettrait à ces braves bestiaux de devenir acteurs et maîtres de leur propre destinée en cessant de participer à toutes les arnaques décelables par le plus stupide des bouquetins en liberté.

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